Roadtrip en Islande : Partie 2 le Sud en décembre

Si vous lisez cet article, vous avez déjà sans doute parcouru la première partie de notre roadtrip qui s’est déroulée au mois de juin. Ce premier voyage nous a tellement marqués que nous sommes tombés raides dingues du pays, n’attendant qu’une chose : pouvoir y retourner. Bien des gens ont été étonnés lorsque nous avons décidé de retenter l’expérience en décembre, prétextant que nous allions mourir de froid tout en ne profitant que de quelques heures de jour quotidiennes. Mais malgré mon sang latin et ma frilosité maladive, nous nous sommes entêtés et nous avons bien fait ! Voici donc le récit de ce deuxième voyage, qui ne sera très certainement pas le dernier. Comme les heures de jour sont assez limitées et que nous avons opté pour un voyage pépère, vous verrez que les activités et distances parcourues quotidiennement sont bien plus restreintes qu’au mois de juin.

Jour 1 : arrivée à Keflavik et départ pour Vík

Comme nous avions fui le Sud au mois de juin en raison de l’arrivée massive des touristes, nous pensions que le mois de décembre serait idéal pour le découvrir avec un peu plus de tranquillité et de solitude, car probablement comme beaucoup d’entre vous, nous sommes des touristes qui fuyons les autres touristes ! Nous arrivons vers 16h et la nuit commence déjà à tomber. Une fois notre 4X4 de location récupéré, nous partons directement pour Vík í Mýrdal. Si comme nous vous partez en hiver et que vous ne restez pas dans la périphérie de Reykjavik, prenez un 4X4 car les conditions météorologiques sont assez changeantes et pas mal de routes sont fermées à la circulation. Avec un bon 4X4 et des pneus cloutés vous serez tranquilles, même en cas de neige abondante comme ça a été le cas pour nous. Dans tous les cas les agences de location équipent généralement leurs voitures de ce type de pneus pendant la saison hivernale.

La nuit nous surprend rapidement et le trajet s’avère plus long que prévu (environ 3 heures pour parcourir un peu plus de 180 km). Ne vous fiez pas aux distances kilométriques car la vitesse est limitée à 90 km/h et pour peu qu’il neige et qu’il y ait du brouillard les temps de parcours sont beaucoup plus longs qu’on ne l’imagine. Nous arrivons donc en fin de soirée à notre hôtel : Black Beach Suites. L’hôtel se compose en fait de chalets appartements avec cuisine offrant une vue magnifique sur la plage. L’endroit est tout simplement superbe, à quelques minutes à peine des plages de sable noir et du village de Vík í Mýrdal. C’est aussi très pratique de pouvoir cuisiner sur place pour faire quelques économies car les restaurants, même les cafés, sont généralement hors de prix en Islande. (Si vous souhaitez loger dans cet hôtel, privilégiez la basse saison pendant laquelle les prix chutent presque de moitié). Nous nous sommes arrêtés en cours de route pour faire des courses mais un supermarché très bien achalandé se trouve au centre du village, accolé à un restaurant et à une immense boutique de souvenirs et de matériel de randonnée (vêtements, chaussures etc.).

Jour 2 : Fjaðrárgljúfur

Nous partons en direction de l’Est (environ 70 km) pour visiter le canyon de Fjaðrárgljúfur. Le chemin étant complètement gelé, il est impossible de faire l’ascension sans crampons. Heureusement pour ce voyage nous avons été prévoyants et avons acheté des crampons amovibles qui vont s’avérer indispensables à plusieurs reprises ! Dans tous les cas une guide (hyper sympa d’ailleurs) vous attend sur le parking et vous empêche de monter si vous n’êtes pas équipés ! J’ignore ce que donne ce décor en été, mais en hiver, sous la neige, le spectacle est exceptionnel. Pour la petite histoire, en islandais Gljúfur signifie canyon, et Fjaðrá est le nom de la rivière qui y coule. Ça ne facilite sans doute pas la prononciation mais ça aide un peu à comprendre l’étymologie. Le canyon daterait de la dernière glaciation. D’une longueur de 1300 mètres, ses bords peuvent dépasser 100 mètres de hauteur. Attention car en dehors du chemin et des plates-formes aménagées le lieu n’est pas balisé, vous vous approchez donc du bord à vos risques et périls ! D’en haut, la vue est spectaculaire et vaut réellement le détour.

Au retour nous nous arrêtons faire quelques courses dans le centre de Vík et nous faisons surprendre par la tombée de la nuit, abrupte et totale, en quelques minutes à peine.

Jour 3 : Sólheimasandur, Seljalandsfoss et Skogafoss

En ce troisième jour nous partons à la recherche du DC3 abandonné après un crash sur la plage de Sólheimasandur au début des années 70. La route n’est pas indiquée (comme souvent en Islande) donc repérez bien le grand parking qui surgit au milieu de nulle part sur la 1 entre les sorties 221 et 219. L’avion se mérite, car le chemin qui y mène se déroule sur environ 4 km. Sur d’autres blogues j’ai cru comprendre que certains avaient pu y accéder en voiture mais lorsque nous y sommes allés, l’entrée du chemin était bloquée juste à la sortie du parking, cette route devait donc se faire à pied. Et lorsque l’on est impatient de découvrir cette carcasse légendaire, cela semble bien long, mais aussi un peu mystique, car ce jour-là le brouillard omniprésent masque le paysage et seul le chemin sombre et rocailleux s’ouvre devant nous. Au fur et à mesure de notre progression, le brouillard se lève et laisse apparaître les majestueuses montagnes enneigées environnantes et un filet de soleil crépusculaire. Arrivés sur la plage, le spectacle est saisissant. On ressent une impression de fin du monde et de solitude extrême, malgré la présence d’autres touristes. Lorsque nous revenons au parking, le soleil s’est levé et offre une vision totalement différente du paysage.

Nous nous rendons ensuite vers les cascades de Seljalandsfoss et Skogafoss qui se situent à quelques kilomètres. Ces cascades sont très facilement accessibles et très proches de la route 1, attendez-vous donc à y trouver du monde ! Heureusement en hiver (d’octobre à avril) elles sont beaucoup moins fréquentées et leur contemplation et d’autant plus agréable. Il est même possible de passer derrière la cascade (dans notre cas le chemin était gelé et un peu glissant mais le jeu en vaut la chandelle !).

La nuit commence déjà à tomber alors nous rejoignons notre hôtel.

Le soir, nous assistons à un spectacle à couper le souffle. Pour la première fois de notre vie nous contemplons des aurores boréales. C’était notre rêve mais nous n’osions pas vraiment y croire. Nous avons utilisé deux sites que je vous conseille. Tout d’abord le site météorologique islandais : http://en.vedur.is/weather/forecasts/aurora/. A partir du moment où l’indice en haut à droite est supérieur à 3, si vous vous trouvez dans une zone non nuageuse et qu’il fait bien nuit vous avez de bonnes probabilités de pouvoir apercevoir des aurores boréales. Attention vérifiez bien les horaires sur la réglette en bas de la carte car cela peut changer du tout au tout en quelques heures.

Nous avons également utilisé le site http://www.aurora-service.eu/aurora-forecast/ qui donne des estimations en temps réel selon un index kp (toutes les informations sur cet index sont disponibles ici ). En combinant ces deux sources vous augmentez vos chances de vivre ce moment magique.

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Jour 4 : Vík í Mýrdal

Nous passons la journée à Vík, qui est le seul village doté de commerces dans un rayon de 70 km. Nous admirons les Reynisdrangar (des stacks dans le prolongement des falaises de la Reynisfjall, censés être des trolls pétrifiés) et nous arpentons les deux plages de sable noir de Vík, majestueuses et presque irréelles. Je pense que les photos vous ferons mieux partager nos émotions que mes simples mots.

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Le vent se lève et souffle assez fort, la pluie commence à tomber, nous nous abritons donc pour profiter d’un bon chocolat chaud.

Jour 5 : Tempête de neige et route pour Reykjavik

Le matin à notre réveil nous réalisons que nous sommes en pleine tempête de neige et que la route va être longue et fastidieuse ! Nous attendons jusqu’au début d’après-midi que les chutes de neige se calment un peu pour entamer la route vers Reykjavik qui va certes s’avérer compliquée (combinez neige, vent, brouillard et nuit sur les derniers 50 kilomètres et vous avez une petite idée de ce que cela peut donner) mais va également nous offrir une gamme de paysages et de lumières fantastiques. Après plus de trois heures de route nous arrivons en fin de journée à Reykjavik.

Jour 6 : Reykjavik

Etant donné que nous n’avions pas vraiment pris le temps de découvrir la ville au mois de juin nous passons une partie de la journée à nous promener dans la capitale et faire un peu de shopping. Nous montons tout en haut de l’église Hallgrímskirkja pour profiter du superbe panorama à 360° sur toute la ville puis arpentons tout le centre.

Le midi nous déjeunons chez Salka Valka, un chouette café/restaurant spécialisé dans le poisson qui propose une carte courte avec un très bon rapport qualité/prix. La déco en bois et murs sombres est vraiment sympathique et cosy. C’est le genre d’endroit où l’on a vraiment envie de se poser, que ce soit pour prendre un café ou pour déjeuner. Je vous le conseille vivement, notamment pour son plokkfiskur !

Atteinte d’une bronchite (non ce n’est pas la rudesse de la météo islandaise qui est responsable, j’étais déjà mal en point avant notre départ), j’en profite pour tester le système de santé islandais, extrêmement efficace mais très, très cher si vous n’avez pas de carte vitale européenne (13000 ISK pour une visite chez le généraliste, donc plus de 100 euros!). Si vous n’avez pas une santé de fer, je vous conseille donc de demander cette carte avant de partir. Pour information il m’a suffi de me rendre dans une pharmacie qui m’a indiqué le centre médical le plus proche. Je m’y suis rendue 30 minutes avant le début des prises de rendez-vous et j’ai pu être prise en charge très rapidement, par un médecin très sympa et parfaitement bilingue, (comme tout le monde ou presque en Islande) !

Nous passons la fin de journée sur le port qui offre une jolie vue sur le glacier ainsi que plusieurs cafés et restaurants.

Jour 7 : Þingvellir

Nous avons de la chance, il fait certes froid (-10°C) mais le soleil nous accompagne toute la journée : le temps idéal pour découvrir le parc national de Þingvellir qui se trouve à moins d’une heure de Reykjavik. Nous avons la bonne idée de prendre nos crampons, car avec ce froid glacial la plupart des chemins sont gelés. Il existe plusieurs routes pour atteindre le parc national et toutes sont superbes. Nous nous arrêtons près de lacs gelés surplombés de montagnes enneigées avant d’arriver au Visitor Center d’Hakið d’où part le chemin vers la cascade Öxarárfoss (vous l’aurez compris, foss signifie cascade en islandais). Voici un plan du parc qui vous sera sans doute utile. Pour la première fois depuis notre arrivée je sens mes limites de résistance au froid. Avec le vent, impossible pour moi de suivre le chemin plus de 15 minutes malgré mes couches superposées de vêtements chauds. Mon homme ira seul à la cascade et aura la chance d’en profiter en solitaire, car apparemment les autres visiteurs étaient aussi frileux que moi ou pas assez équipés pour faire tout le trajet. Ponctué de lacs, de sommets pouvant atteindre plus de 1000 mètres et de failles saillantes spectaculaires (jusqu’à 40 mètres de profondeur!), ce parc vaut vraiment le détour et mérite qu’on y consacre du temps pour en apprécier toutes les facettes. Pour plus d’informations sur le parc et les différentes activités proposées, consultez le site http://www.thingvellir.is/english.aspx.

Le soir nous avons de belles choses à fêter alors nous dinons au Food Cellar, un superbe restaurant bistronomique qui officie également en tant que bar à cocktails en plein coeur de Reykjavik. Le cadre est à la fois classe et décontracté, avec un bel éclairage tamisé et des murs en pierres. En entrée nous prenons des noix de saint jacques poêlées accompagnées de choux fleurs braisés et d’une sauce soja et noisettes. Un pur délice ! Nous poursuivons avec des langoustines islandaises (les meilleures qu’il m’ait été donné de déguster à ce jour) et un mélange terre et mer pour mon homme (boeuf, agneau, porc et langoustines). En dessert j’opte pour un entremet à la rhubarbe et au Skyr, le célèbre fromage blanc de l’île. Seul ce dernier est quelque peu décevant, le reste est cuit à la perfection, extrêmement savoureux et relativement fin. Les prix sont à la hauteur de la qualité et du pays donc élevés, surtout pour les cocktails qui sont certes parfaits mais dépassent les 20 euros. Une belle étape donc pour célébrer une occasion spéciale.

Jour 8 : Geysir et Gulfoss

Nous flemmardons toute la matinée avant de prendre la direction de Geysir, sans doute le site naturel le plus connu d’Islande. Nous y avions fait un passage éclair au mois de juin dernier et nous demandions ce que le paysage donnerait sous la neige. Principale attraction du cercle d’or, le site est particulièrement fréquenté. Etonnamment nous y avons rencontré une plus grande affluence en ce mois de décembre, sans doute parce qu’en juin nous étions venu beaucoup plus tard le soir. Sous ce soleil bas d’hiver, les éruptions sont véritablement spectaculaires. Vous découvrirez que le geyser jaillissant le plus souvent (plusieurs fois par heure) est Strokkur et non Geysir, qui lui ne jaillit que quelques fois par jour. En deux visites nous n’avons pas réussi à voir Geysir à l’oeuvre, mais les performances de Strokkur sont tout à fait respectables et méritent à elles seules le déplacement.

Nous prenons ensuite la route vers Gulfoss, situé à quelques kilomètres à peine, sous un ciel rosé qui semble sur le point de s’embraser.

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Arrivés sur le parking du site, le vent souffle tellement fort que notre 4X4 à l’arrêt tremble. Je vous laisse imaginer ce que cela peut donner une fois sortis de la voiture. On a l’impression d’avoir perdu 10 degrés et avancer est une lutte. Arrivée sur le ponton dominant les chutes d’eau, impossible pour moi de sortir mon téléphone pour prendre une photo. Seul mon homme arrivera à prendre des clichés en mettant tout son poids sur son pied photo. La vision grandiose coupe le souffle mais le vent me coupe les jambes, je suis donc contrainte de retourner m’abriter dans la voiture. Je peux à peu près gérer le froid mais je n’ai manifestement aucune résistance au vent !

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Le soir nous dinons à notre appartement puis allons assister à un concert de blues au Dillon, un pub très sympa où nous avions passé une super soirée en juin.

Jour 9 : Région de Reykjanes

C’est malheureusement notre dernière journée complète en Islande et nous quittons notre appartement la mort dans l’âme pour faire nos dernières emplettes et déjeuner à Reykjavik avant de sillonner une nouvelle fois la région du Suðurnes jusqu’à Keflavik (où nous dormirons quelques heures avant notre vol). Nous reprenons la même route qu’en juin qui s’avère être encore plus belle que dans nos souvenirs. La lumière influence tellement le paysage que tout semble différent. Les lacs sont gelés et tous les reliefs sont enneigés, le lac Kleifarvatn offre un spectacle d’une beauté époustouflant. A peine 20 minutes nous séparent de la capitale sur la route 42 et nous avons de nouveau l’impression d’être seuls au monde.

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Nous retournons également sur le site géothermique de Seltún, au cœur de la faille qui sépare les plaques nord-américaine et eurasienne. (Voir article du mois de juin). Contrairement aux autres paysages, le site est moins spectaculaire qu’en été car les dégradés de couleurs ocrées sont moins visibles sous cette fine neige.

Nous prenons ensuite la route 427 puis la 425 pour faire le tour de la péninsule jusqu’au « pont entre deux continents » également appelé BRÚ MILLI HEIMSÁLFA (en nous arrêtant pour papouiller des poulains en train de paître juste au bord de la route).

Il s’agit d’un ponton uniquement accessible aux piétons construit en 2002 au-dessus de l’une des plus grandes failles séparant les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine. Le pont symbolise la connexion entre l’Europe et l’Amérique, et se situe au sud de Hafnir (notre prochaine étape). Nous somme seuls et le temps paraît figé. Tout autour de nous le paysage de roches sombres enneigées semble dichrome, seul le soleil rasant apporte une touche de couleur flamboyante. Il est assez impressionnant de se retrouver ainsi à la croisée de deux continents !

Nous faisons une dernière halte à Hafnir et ses airs de village du bout du monde, puis nous prenons la direction de notre hôtel situé à quelques minutes de l’aéroport de Keflavik.

Si vous avez un vol très tôt le matin et que vous souhaitez bénéficier de quelques heures de sommeil avant le départ, je vous conseille cet hôtel qui propose par ailleurs des navettes gratuites pour l’aéroport (15 minutes à peine de trajet avec un départ toutes les heures). Cela vous permet de déposer votre voiture de location un jour plus tôt et de ne pas avoir à tout régler juste avant d’embarquer.

C’est la fin de notre petit roadtrip mais nous prévoyons déjà d’y retourner plusieurs semaines cet automne, et pourquoi pas plus longtemps encore qui sait !

Roadtrip en Islande : Partie 1 – I’Ouest en été

On rêvait de paysages spectaculaires, de sensation d’infini, de solitude, de nature sauvage, mais surtout, il nous fallait fuir la foule, les cars de touristes, les embouteillages, l’agressivité ambiante, le bruit, et pour une fois la chaleur, car en ce mois de juin 2017 l’atmosphère parisienne qui flirtait avec les 40°C devenait tout bonnement irrespirable.

Nous avions envie d’absolu, de reconnexion avec la nature loin de l’agitation et de la course après le temps, et en tête nous n’avions qu’une image : l’Islande depuis si longtemps rêvée et espérée. Nous avons donc sauté le pas et entrepris ce road trip d’une dizaine de jours qui reste notre plus beau voyage à ce jour.

En cours de route nous avons complètement modifié notre itinéraire pour fuir l’arrivée des touristes donc ne vous inspirez pas du trajet proposé ici car il n’est pas forcément très logique, il suit juste notre inspiration du moment !

  • Jour 1 : Départ de Reykjavik en direction de Laugarvatn

Arrivés à Keflavik après minuit, nous avons tout de suite récupéré notre 4X4 de location et avons passé cette première nuit à Reykjavik pour entamer notre périple dès le lendemain matin. Premier choc dès l’arrivée, un écart de température de près de 30°C et l’absence d’obscurité nocturne. Nous nous y attendions mais l’effet dépaysant est plutôt saisissant !

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1h du matin, une luminosité tout juste entre chien et loup !

Etant donné que notre première étape n’était pas très loin de Reykjavik nous avons décidé de prendre notre temps pour faire le trajet et de nous arrêter aussi souvent et longtemps que nous le souhaitions, chaque fois que nous étions happés par la beauté des paysages. C’est un peu un piège, car en Islande la plupart des paysages sont d’une beauté à couper le souffle, et même au bout de plusieurs jours le charme opère toujours !

Au lieu de prendre la route du Nord nous partons vers le Sud en direction d’Hafnarfjörður et du lac Kleifarvatn sur la péninsule de Reykjanes. Nous faisons un premier arrêt dans un champ de lave en exploitation et sommes frappés de rencontrer de magnifiques étendues de fleurs violettes que nous reverrons tout au long de notre voyage : les Lupins d’Alaska ou Lupinus Nootkatensis, utilisés pour lutter contre l’érosion des sols. Il ne s’agit pas d’une plante endémique mais elle est utilisée en Islande dans les régions les plus désertiques depuis le début de 20ème siècle pour faciliter la reforestation. D’une extrême résistance, sa prolifération semble être quelque peu hors de contrôle mais il est vrai qu’elle offre un spectacle enchanteur, surtout lorsqu’elle triomphe de paysages désertiques et presque lunaires.

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Après un petit arrêt au bord du lac Kleifarvatn, nous atteignons la zone géothermique de Seltún où nous observons pour la première fois des fumerolles. Un sentier aménagé permet de monter au sommet de la colline pour profiter d’un superbe panorama. La plupart des sites touristiques sont balisés mais bien moins que chez nous, même lorsque l’environnement est assez dangereux. C’est assez agréable parce que cela donne une véritable sensation de liberté, et il est souvent très intéressant d’aller un peu plus haut ou un peu plus loin que le chemin tout tracé pour avoir des points de vue exceptionnels en ayant l’impression d’être seul au monde. La zone géothermique de Seltún se trouve au cœur de la faille qui sépare les plaques nord-américaine et eurasienne. Zone instable, celle-ci a été soufflée par une explosion de vapeur en 2000, détruisant toutes les installations touristiques ! L’air est chargé d’une puissante odeur de souffre et les sédiments des minéraux offrent de superbes dégradés d’ocres.

En retournant au parking nous rencontrons pour la première fois un troupeau de chevaux islandais quasiment en liberté. Ce superbe cheval à l’allure rustique et majestueuse est réellement emblématique  du pays car il y est élevé en race pure depuis plus de mille ans (les frontières de l’Islande ont été fermées aux importations de chevaux en 930). Il provient du croisement de chevaux d‘origine nordique avec des poneys des îles britanniques rapportés en butin par les Vikings. Ces chevaux sont étonnamment gentils et câlins et il est facile de les approcher. C’est vraiment un spectacle magnifique de les voir dans ces paysages si vastes et contrastés.

Nous attaquons ensuite la route vers le lac Laugarvatn, notre étape pour la nuit. Je vous conseille de profiter des bains Fontana qui s’y trouvent, malheureusement nous ne l’avons pas fait mais ça m’a l’air de vraiment valoir le coup : https://www.fontana.is.

  • Jour 2 : Cap vers le Snæfellsnes

Pour atteindre la Péninsule de Snæfellsnes située juste en dessous des fjords de l’Ouest nous revenons un peu sur nos pas et longeons le parc national de Þingvellir.

Nous faisons une halte à Borgarnes au Settlement Center, un petit musée retraçant l’histoire de l’Islande au travers des héros des sagas. Le musée propose un restaurant que je vous conseille vivement. La nourriture est excellente et variée et le rapport qualité/prix est l’un des meilleurs que nous ayons trouvé en Islande. L’offre buffet est la plus intéressante, et cerise sur le gâteau pour moi le restaurant propose du pain sans gluten tout bonnement délicieux : http://www.landnam.is/eng/.

Nous prenons ensuite la route 54 et à l’intersection même avec la route 56 nous tombons sur un petit café hyper mignon et cosy qui me semble-t-il propose également des chambres d’hôtes. Une fois n’est pas coutume, le café est vraiment bon et les petits gâteaux ont l’air bien alléchants également.

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Malheureusement je n’ai pas retenu le nom de ce café mais vous ne pouvez pas le louper, il n’y a absolument rien d’autre à la ronde !

Nous bifurquons pour prendre la route 56 ou Vatnaleið qui relie les côtes Nord et Sud de la péninsule de Snæfellsnes. Cette route qui nous emmène vers Stykkishólmur offre des paysages à couper le souffle ponctués de cascades, de montagnes et de trois lacs : Baulárvallavatn, Hraunsfjarðarvatn et Selvallavatn. Je pense que nous avons dû passer presque deux heures à faire quelques dizaines de kilomètres tellement nous étions impressionnés par la beauté environnante. Et ce n’était que le début !

Arrivés à Stykkishólmur, le soleil fait son apparition, mais le vent aussi. Et quand le vent souffle en Islande, même en juin, mieux vaut ne pas être trop frileux ni trop instable ! La petite ville portuaire colorée est en quelque sorte la capitale de la péninsule. Des voyages en ferry (Baldur) en direction des fjords de l’Ouest sont proposés avec un stop sur l’île de Flatey, l’un des plus anciens villages d’Islande (nous en profiterons au retour). Il y a plusieurs restaurants mais mieux vaut s’y prendre en avance et réserver car ils sont pris d’assaut dès le début de la haute saison touristique.

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Jour 3 : Route vers Hellnar

Le lendemain nous longeons toute la côte jusqu’à Hellnar, située sur la pointe sud de la péninsule. Le soleil est toujours là, la route est spectaculaire, bref, une journée magique ! Champs de lave, lacs bordés de montagnes aux sommets enneigés, paysages désertiques dignes du Grand Canyon, plages qui (avec une vingtaine de degrés de plus) pourraient donner l’impression d’être aux Seychelles, vous pourrez en prendre plein les yeux en moins d’une journée, pour peu que vous n’hésitiez pas à emprunter quelques chemins de traverse. Il faut juste faire attention aux moutons qui n’hésitent pas à traverser la route au moment où l’on s’y attend le moins.

Situé juste en dessous du glacier Snaefellsjokull, Hellnar est l’un des plus anciens villages de pêche d’Islande. Descendez vers le port pour une promenade nocturne, le magnifique paysage offre de nombreuses arches et formations de basalte. Vous y trouverez notamment Valanos et sa grotte Baðstofal’une des formations rocheuses les plus notables d’Islande, dont les jeux de lumière et de couleur sont magiques. Vous pouvez faire une pause à Fjöruhùsid, le café d’Hellnar, qui propose des gâteaux, des quiches et des soupes. Un chemin de randonnée longeant le littoral vous emmène jusqu’à Arnarstapi, le village voisin, où vous pouvez admirer la statue Bardur. Comme la nuit est pratiquement absente l’été, ça peut faire une chouette promenade avant d’aller se coucher (environ deux heures aller-retour). Nous logeons au FossHotel, pas donné comme la plupart des hôtels en Islande, mais hyper bien situé avec une très belle vue sur la mer.

Jour 4 : Balade à travers le parc national du Snæfellsjökull

Le lendemain nous passons la journée à arpenter le parc national du Snæfellsjökull en nous arrêtant au gré de l’inspiration. Le parc tire son nom du glacier Snæfellsjökull qui domine la péninsule (jökull signifie glacier en islandais, Snæfell signifie montagne enneigée). Il est également à l’origine du nom de la péninsule Snæfellsnes (nes signifie péninsule) et a été rendu célèbre par Jules Verne et son Voyage au centre de la terre. Il regorge de sentiers de randonnées et de sites exceptionnels (glacier, champs de lave, plages de sable noir, cascades, etc.). Je vous recommande donc de prendre votre temps pour profiter pleinement des beautés de la région.

Jour 5 : Cheval et départ pour Husafell

Le lendemain matin nous partons pour une promenade à cheval d’un peu plus d’une heure sur la plage tout près d’Arnarstapi : http://storikambur.is/en. N’ayant que très peu voire pas du tout d’expérience, nous choisissons cette balade facile en tout petit groupe et passons un super moment. Les chevaux sont vraiment doux et calmes et la plage se situe juste en bas de la ferme.

Nous déjeunons à Arnarstapi, juste à coté du Arnarstapi center. Un restaurant avec terrasse très sympa et un food truck de fish and chips proposent des alternatives un peu moins chères selon les standards Islandais.

Nous prenons ensuite la route vers notre prochaine destination : Húsafell.

Jour 6 : Húsafell et ses environs

Après avoir passé 5 jours loin du monde nous quittons le Snæfellsnes pour nous rendre dans la région du Vesturland, et plus précisément à Húsafell. Nous choisissons un hôtel avec hotspot hors de prix mais très beau et idéalement situé : https://www.hotelhusafell.com. Les bains sont également accessibles aux personnes ne résidant pas à l’hôtel, mais l’entrée est alors payante. En été les tarifs de l’hôtel atteignent des sommets, je vous conseille donc d’éviter la pleine saison touristique si vous ne voulez pas y laisser toutes vos économies. Le soir de notre arrivée nous profitons des bains chauds (un régal), et le lendemain nous repartons en vadrouille.

Nous partons à quelques kilomètres à peine admirer la cascade Barnarfoss, et là le choc ! Pour la première fois depuis notre arrivée en Islande nous tombons nez à nez avec des cars de touristes et ne sommes plus seuls ou presque à profiter du paysage. Le parking est bondé, et le lieu a beau être superbe, pour nous le charme est rompu.

IMG_5796Nous abrégeons donc la visite, le site étant par ailleurs très balisé (difficile, donc de s’isoler un peu), et décidons d’aller visiter le tunnel de lave Surtshellir (l’une des rares excursions presque abordables proposées en Islande). Nous nous habillons chaudement car sous terre la température baisse de manière drastique, et partons avec un petit groupe et un guide pour nous enfoncer sous terre et expérimenter l’obscurité totale et le silence. C’est réellement une expérience fascinante que je vous recommande. Le trajet dans le tunnel est très sécurisé et ne présente pas de difficulté, il est donc accessible à tous.

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Une fois remontés à la surface, nous allons visiter la dernière grande ferme de chèvres d’Islande, histoire de tâter de la bestiole et de goûter quelques productions locales. Vous reconnaitrez sans doute sur la photo l’une des stars de Games of Thrones 😉

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De retour à l’hôtel nous décidons de modifier complètement la suite de notre périple, qui devait initialement nous emmener à Vík, dans le Sud, et à la place, de nous diriger vers les fjords de l’Ouest ou Vestfirðir, réputés bien moins touristiques et tout aussi magnifiques. Nous clôturons cette journée par une longue promenade sur l’un des nombreux sentiers de randonnée à proximité de l’hôtel. Difficile de croire qu’il est presque minuit avec un telle luminosité !

Jour 7 : Départ pour le Vestfirðir

Nous partons en fin de matinée et faisons un premier arrêt à Hólmavík, un petit village côtier d’environ 300 habitants, connu pour son musée de la sorcellerie, le Strandagaldur.

IMG_5879Le musée est tout petit mais la visite vaut le coup pour en apprendre davantage sur l’histoire du pays et notamment sur la chasse aux sorcières menée au XVII ème siècle, période assez noire pour l’Islande luthérienne, ponctuée de famines et de catastrophes naturelles (éruptions volcaniques). On peut ainsi observer d’anciens parchemins et manuscrits, des grimoires, des symboles tels que le célèbre Ægishjálmur qui symbolise la protection et inspire la crainte chez l’ennemi (que l’on retrouve fréquemment à travers le pays), des objets magiques (les « necropants » notamment que je vous laisserai découvrir) et des récits de procès qui, contrairement à la croyance populaire, concernent majoritairement des hommes !

aegishjalmurPour en savoir plus, je vous conseille la lecture de cet article : http://www.toutelislande.fr/DossierSorcellerieIslande.html.

L’entrée coute moins de 10 euros et le musée propose également un petit restaurant.

Depuis mai 2017 vous pouvez également partir en excursion au départ d’Hólmavík pour observer les baleines avec Laki tours : http://lakitours.com/whale-watch-holmavik-westfjords/.

Nous partons ensuite déposer nos affaires à notre hôtel à Drangsnes avant de partir pour une superbe balade côtière et un pique-nique via les routes Drangsnesvegur puis Strandarvegur. Les paysages sont somptueux et méritent réellement le détour (attention, tout ce trajet est sur une gravel road donc mieux vaut avoir un 4X4). Lorsque nous revenons à l’hôtel vers 22 heures, nous assistons ébahis à un spectacle grandiose : deux orques s’ébattent dans la baie juste devant l’hôtel.

Jour 8 : Route vers Ísafjörður

Nous prenons la route en direction d’Ísafjörður. Cette route sinueuse est un émerveillement permanent car tout au long du trajet vous longez la côte dentelée et les fjords majestueux, et à chaque virage, un nouveau spectacle éblouissant de beauté s’offre à vous.

Nous faisons une pause café dans une toute petite maison de poupée reconvertie en café qui semble ne pas avoir bougé depuis presque un siècle (vous ne pouvez pas la rater elle se trouve quelques kilomètres avant d’arriver à Súðavík) IMG_6008puis allons visiter le centre du renard arctique à Súðavík. Outre le petit musée qui expose quelques spécimens naturalisés et présente des informations sur l’origine, l’habitat, le mode de vie et la conservation de l’espèce, vous pourrez voir deux vrais renards, Ingi et Móri, sauvés après la mort de leurs parents et élevés en captivité.  Sur les photos ci-dessous vous les voyez avec leur pelage d’été, bien moins dense qu’en hiver. Cette espèce est vraiment caractéristique de l’Islande et remonte à l’âge de glace d’où sa capacité à affronter les rudesses du climat islandais.

Le soir nous arrivons à Ísafjörður et nous installons dans un bed and breakfast du village de pêcheurs de Suðureyri (à une quinzaine de minutes de route) car les logements (assez peux nombreux) de la ville sont pris d’assaut ou hors de prix. Pour arriver à l’hôtel, nous empruntons un tunnel creusé dans le fjord dont une grande partie est à voie unique avec des renfoncements réguliers permettant de se ranger et de laisser passer les voitures qui arrivent en sens inverse. C’est spécial mais étant donné le peu de trafic, ça fonctionne plutôt bien. Il faut juste ne pas attendre le dernier moment pour se rabattre lorsque l’on repère les phares d’une voiture arrivant dans le sens opposé !

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Suðureyri

Jour 9 : Ísafjörður et Bolafjall

En ce neuvième jour nous décidons de nous poser un peu. Nous passons la fin de matinée et déjeunons à Ísafjörður qui, avec ses presque 3000 habitants, est la ville la plus peuplée du Vestfirðir. Comparée à la plupart des autres villes que nous avons traversées, celle-ci est dotée d’un véritable centre avec commerces et restaurants.  Jusqu’aux années 80, la ville était l’une des plus grandes pêcheries d’Islande. Depuis elle se tourne peu à peu vers le tourisme et propose plusieurs excursions en bateau, pour observer les baleines, se rendre vers les villages voisin où aller explorer la réserve de Hornstrandir. L’après-midi nous allons explorer le sommet de la montagne Bolafjall pour profiter d’une vue exceptionnelle et d’un peu de neige.

Le soir nous réservons des places dans un restaurant de poissons assez génial sur le port : Tjöruhúsið. Uniquement ouvert l’été (de 12h à 14h et de 19h à 21h), ce restaurant familial vous propose le soir un buffet gargantuesque de poisson cuisiné sous toutes ses formes et de divers accompagnements (salades variées, riz, pomme de terres etc.). Si vous êtes un gros mangeur vous serez au septième ciel. TOUT est absolument délicieux et à volonté, faites donc un peu de place dans votre estomac avant de vous y rendre. Il n’y a pas de menu car tout dépend de la pêche du jour, donc tout est ultra frais et cuisiné maison. Franchement, ne passez pas à côté de ce restaurant et de son ambiance chaleureuse avec grandes tablées qui à eux seuls valent presque le voyage jusqu’à Ísafjörður, mais pensez à réserver !

Jour 10 : Route vers Flókalundur

Nous descendons vers le Sud du Vestfirðir en direction de Flókalundur (route 60) d’où nous prendrons le ferry le lendemain pour entamer le retour vers Reykjavik. Une fois encore, la route est purement et simplement spectaculaire, donc nous prenons notre temps pour en profiter au maximum. Tant que j’y pense, je vous conseille vivement de profiter des toilettes chaque fois que vous en croisez, car la route est parfois longue, et les stations services ou aires aménagées extrêmement rares. Même sur les lieux touristiques, hors du cercle d’or, il n’est pas facile de trouver des toilettes, et il n’y a pas d’arbres en Islande, donc pas facile d’être discret même si le trafic routier est limité !

Nous choisissons l’hôtel Flokalundur proche du ferry pour Stykkishólmur. Cerise sur le gâteau, des hot spots existent juste à côté de l’hôtel !

Jour 11 : retour à Reykjavik

Nous prenons donc le ferry qui nous fait gagner quelques centaines de kilomètres sur notre trajet de retour à Reykjavik. La traversée dure environ trois heures avec un arrêt sur l’île de Flatey avant de rejoindre Stykkishólmur.

Je ne peux malheureusement pas importer ma vidéo prise sur le ferry donc je n’ajouterai pas d’illustrations pour ce trajet de retour.

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Nous passons la soirée au Dillon, un bar plutôt rock où nous assistons à un super concert gratuit et faisons de belles rencontres.

Jour 12 : Reykjavik et retour à Paris

Nous n’avons que quelques heures à passer à Reykjavik. (Nous avons décidé de sacrifier la capitale car nous savions que nous allions revenir et si possible à une période moins touristique car la ville était littéralement envahie à notre arrivée.)

Le midi nous faisons une pause healthy chez Gló, un restaurant très sympa proposant des options bio/veggies/sans gluten au premier étage d’une jolie maison sur l’une des plus grandes artères du centre ville.

Nous nous dirigeons ensuite vers l’aéroport de Keflavik en faisant un arrêt au Blue Lagoon, mais sans réservation impossible de rentrer ! (Il n’est pas toujours malin de suivre son inspiration sans trop prévoir).

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Nous atteignons ainsi la fin de notre périple, mais nous sommes tombés tellement amoureux de ce magnifique pays que nous projetons d’y retourner le plus vite possible, car il y a encore tant de choses à découvrir. Pour vous donner une petite idée de l’emplacement des différents lieux visités, voici une carte simplifiée avec nos différentes étapes, comme quoi, il reste les deux-tiers du pays à explorer !

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Se brosser dans le sens du poil

Certains d’entre vous se demanderont d’où me vient cette drôle d’idée. Se brosser le corps ? Et à sec en plus ? Elle n’a rien trouvé d’autre ? Et bien détrompez-vous mes chers lecteurs ! Cette idée est loin d’être saugrenue et n’est pas si nouvelle à vrai dire. On retrouve cette tradition ancestrale au Japon mais également dans les pays nordiques où elle est généralement associée à la pratique du sauna. En quoi consiste t-elle me demanderez-vous ? Pour faire simple, il s’agit de se frotter le corps à l’aide d’une brosse naturelle et sur peau sèche. Mais pourquoi donc ?

Pour plusieurs raisons. Commençons d’abord par expliquer très rapidement ce qu’est la peau. Il s’agit du plus grand organe de notre corps, qui fait également office d’émonctoire. Un émonctoire est comme une porte de sortie de l’organisme, c’est un organe servant à l’élimination des déchets, à l’évacuation des sécrétions. Nous en avons plusieurs : le foie, les reins, la peau, les intestins, les poumons.

La peau, elle, est capable d’éliminer quotidiennement une grande quantité de déchets. Elle rejette des déchets métaboliques par la sueur et par le sébum. Comme elle recouvre tout notre corps, sa grande surface lui permet de « relayer » d’autres émonctoires, notamment les intestins et les reins, en cas de défaillance. Il est donc intéressant de pouvoir l’aider à faire son travail, d’autant qu’elle est bien plus facilement accessible que ses petits copains bien au chaud à l’intérieur de notre corps.

Bon, là, vous commencez à voir l’intérêt de la chose non ? Se brosser le corps, ce n’est pas juste un geste de beauté, c’est également un geste de santé.

Voici les bienfaits que l’on peut en attendre :

  • Gommage de la peau et évacuation des cellules mortes > peau plus douce, pores ouverts, meilleure élimination, renouvellement des cellules
  • Activation de la circulation lymphatique > drainage et élimination des toxines
  • Stimulation de la circulation sanguine > meilleure oxygénation et nutrition de la peau
  • Action anti-cellulite
  • Stimulation de la production de sébum > évite d’avoir la peau sèche
  • Stimulation du système nerveux et du système immunitaire

Rien que ça !

Comment procéder ?

Tout d’abord, procurez-vous une brosse en fibres naturelles de bonne qualité. Pensez à en choisir une avec un manche pour atteindre votre dos si personne ne peut vous aider. Vous pourrez en trouver dans des magasins bio et sur des sites de vente en ligne. Voici quelques liens :

Brosse Kingsley

Brosse Wellfit

Brosse Body Ionic (la mienne)

Body Ionic Brush – Croll & Denecke

Installez-vous dans votre salle de bains, le matin de préférence pour l’effet dynamisant, juste avant la douche. Pour que le brossage soit efficace, il faut procéder impérativement sur peau sèche et dans le sens de la circulation lymphatique. Commencez par les pieds en remontant le long des jambes, vers le coeur. Passez ensuite aux bras (en partant des mains), au dos et au torse. Comme vous pouvez le voir sur les images ci-dessous, pour le torse, vous pouvez soit faire des cercles autour du nombril, soit effectuer des mouvements de haut en bas. N’appuyez pas trop fort, l’idée n’est pas de se râper la peau, d’autant que si la vôtre est sensible il faut un petit temps d’adaptation. Bien entendu, évitez de passer la brosse sur des lésions ou des zones trop sensibles. Je vous mets quelques images qui seront plus parlantes que de longs discours.

Vous verrez qu’il est assez impressionnant de voir un nuage de poussière s’élever de votre corps. On n’imagine pas que toute cette peau morte peut s’accumuler sur soi ! La sensation est un peu « tonique » la première fois, le temps de s’habituer et d’appliquer la pression qui nous correspond le mieux. L’effet est tout de même très agréable, ça donne vraiment un petit coup de fouet et on sent que la circulation se remet en route. Suivi d’une bonne douche (écossaise si vous y arrivez) et idéalement d’un petit massage d’huile végétale toute douce (olive, avocat, abricot, amande, sésame, etc.), c’est un vrai régal ! Si vous arrivez à suivre ce petit rituel tous les matins (cela ne prend que 5-10 minutes à tout casser), vous en ressentirez rapidement les bienfaits.

Pour ma part j’ai commencé il y a une semaine à peine, et je suis déjà accro ! Je ressens vraiment un effet vivifiant, ma peau est plus douce et commence à être moins sèche. Pour l’effet anticellulite, je pense qu’il faut être très régulière et voir sur le long terme, mais il paraît que les résultats peuvent être bluffants ! Testez donc et n’hésitez pas à me faire part de vos commentaires. C’est pas tout ça mais moi ça m’a donné envie d’aller me brosser…

Raw is the law

Aujourd’hui je vais vous parler d’un restaurant au concept passionnant qui propose une cuisine « 100% raw » ou crue, c’est-à-dire que la température de cuisson n’excède jamais 42°C. Son nom : 42°C.

Alors, pourquoi 42°C me direz-vous ? Parce que c’est la température au dessus de laquelle les nutriments essentiels des aliments commencent à être détruits. Lorsque l’on mange, on cherche à se nourrir pour apaiser sa faim, mais on veut aussi prendre du plaisir bien sûr. Or, se nourrir, ce n’est pas juste ingérer des aliments, mais c’est surtout profiter de tous les bienfaits de leurs nutriments (enzymes, vitamines, sels minéraux et oligoéléments). Hippocrate disait que l’alimentation était notre première médecine. Si en plus, on vous propose de découvrir de nouvelles saveurs, des associations inédites, en somme, une nouvelle façon de se nourrir, tout en y associant un visuel gourmand et alléchant, l’exploration en terre inconnue en vaut la peine !

A ceux qui pensent que le bio, le vegan, et le cru sont tristes et d’une sobriété déprimante antonyme de plaisir et de bonne chaire, je dis : prenez le risque de bousculer vos certitudes, juste pour la découverte ! Car oui, vous serez déconcertés, surpris et très certainement séduits malgré vous tant l’équipe de 42°C soigne les associations et la présentation de ses petits plats.

Situé dans le 10 ème arrondissement de Paris près du métro Cadet, ce restaurant à taille humaine rencontre un joli succès alors mieux vaut réserver. Si vous êtes aventureux, allez-y les yeux fermés sans regarder la carte sur leur site. Sinon, je vous conseille tout de même de vous faire une idée de ce que l’on y propose, car si l’on n’a pas du tout l’habitude de ce type d’alimentation, le choc peut être violent. En gros, si vous êtes un viandard, fan de bonne grosse bouffe traditionnelle et de plats en sauce, vous risquez d’être quelque peu décontenancé. Mais si vous aimez expérimenter de nouvelles saveurs et voulez redécouvrir le vrai goût des aliments, ou que vous souhaitez juste savoir comment consommer mieux et sain sans sacrifier le plaisir, foncez !

Je ne vais pas vous décrire chaque plat car la carte change souvent. Ce que je peux vous dire par contre, c’est que j’y ai trainé plus ou moins de force mon homme à l’esprit ouvert, certes, mais plutôt carnivore et amateur de frites, et qu’il a trouvé l’expérience très enrichissante et plutôt convaincante.

Le cadre est sobre mais sympathique, l’accueil très chaleureux. Nous avons eu la chance ce soir là d’être pris en charge par Marie, amie des propriétaires et naturopathe. Elle a donc pu nous expliquer la composition de chaque plat et nous a proposé différents vins naturels et bio pour accompagner notre repas (car oui, on peut boire du vin tout en mangeant sain !).

Nous avons opté pour un menu découverte à deux car nous voulions tester le plus de choses possibles.

De l’entrée au dessert, tout était appétissant, délicat et goûtu. Les assaisonnements sont surprenants, on s’amuse à essayer de reconnaître les divers ingrédients, tout est savoureux et équilibré. Même les desserts sont vraiment gourmands, notamment le cheesecake sans fromage et sans gluten réalisé à base de noix de cajou (pas mal de calories donc, mais de bonnes calories).

Pour moi qui suis une amatrice de fromage presque obsessionnelle, le seul bémol concerne les frawmages. Il s’agit de faux fromages à base de noix de cajou, réalisés sans lait donc, et proposant différentes saveurs. A mon humble avis, il est impossible de rivaliser avec de vrais fromages. Présentés sous une autre appellation ces frawmages restent intéressants gustativement mais ne vous attendez pas à retrouver le vrai goût du fromage.

A part cette mini déception, nous avons vraiment apprécié cette expérience qui remet en question plein de choses sur le goût et le mode de préparation des aliments. Je ne sais pas pour vous, mais j’aime bien bousculer mes habitudes et parfois me retrouver perdue quand je goûte un plat pour la première fois, à me demander ce que c’est, comment c’est préparé, quel est cet étrange assaisonnement etc. Moi ça me donne envie de creuser, alors je ne peux que vous conseiller de tester !

Côté porte-monnaie, soyons honnêtes ce n’est pas donné. Le menu découverte en duo que nous avons pris est à 85 euros. Après, pour un menu entrée, plat, dessert avec fromage, composé uniquement de produits bios (si possible locaux), aurions-nous payé moins cher dans un restaurant bistronomique « classique » ? Pas sûr… Il existe également un menu à 34 euros, un menu gourmand à 42 euros, un brunch à 33 euros, ou une formule midi à 16 ou 20 euros, plus accessible donc pour une première découverte.

J’espère vous avoir convaincus de passer au cru le temps d’un repas, votre corps vous remerciera !

42 Degrés
109, rue du Faubourg Poissonnière
75009 Paris
+33 9 73 65 77 88

https://www.facebook.com/42degres

Lundi à Samedi : 12h à 14h30 et 19h à 22H30

Dimanche Brunch :12h à 16h

Pour info :

45° – 50°C : destruction de certaines enzymes qui deviennent inactives

60° – 75°C : disparition de la vitamine C 

70° – 100°C : hydrolyse des protéines 

90° – 95°C : disparition des vitamines A et B 

100°C : précipitation (déposition) des sels minéraux et des oligo-éléments qui deviennent non assimilables par l’organisme 

110°C : les vitamines liposolubles (A, E, D et K ) sont détruites 

120°C : destruction des dernières vitamines. Les graisses se décomposent en glycérines ainsi qu’en molécules qui n’existent pas à l’etat naturel. Les acides gras mutent en goudron cancérigènes. 

140°C : les fruits et les légumes ne sont plus que de la cellulose indigeste (ex: cocotte minute)

La parenthèse enchantée

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi cette période hivernale est propice à la détente et au cocooning, ou au hygge comme il convient de dire en ce moment. Comme j’ai aussi envie de nature et de changement d’air, je vous propose aujourd’hui la découverte d’un havre de paix normand situé à Tourgéville, à quelques kilomètres à peine de Deauville.

S’offrir une petite dose de luxe est parfois salutaire, et comme je suis dans de bonnes dispositions je partage avec vous cette adresse qui n’est pas vraiment secrète mais qui gagne vraiment à être connue : Les Manoirs de Tourgéville. La petite route campagnarde qui mène aux Manoirs est déjà une invitation au lâcher prise. Pas assez large pour que deux voitures y passent, longé de grands arbres dont les rayons du soleil matinal traversent les branchages, ce chemin bucolique sert d’introduction à un séjour placé sous le signe de la détente et de la cajolerie.

Le complexe s’étend sur un immense terrain et comprend un manoir principal et plusieurs manoirs secondaires constitués uniquement de chambres. Dans toutes les bâtisses, le travail de décoration a été particulièrement soigné pour allier confort moderne et authenticité des matériaux. Il en résulte une ambiance douce et feutrée extrêmement chaleureuse. La gentillesse de l’ensemble du personnel, de l’accueil, au bar, en passant par le restaurant et le spa est véritablement enrobante, et l’on a vite fait de se sentir presque chez soi.

Dans le manoir principal, mon spot de prédilection reste le bar qui est étonnamment calme et peu fréquenté. On peut s’y prélasser avec un bon bouquin dans des canapés moelleux devant la superbe cheminée. Il est également possible d’y déjeuner ou d’y diner ou juste de siroter un cocktail ou un bon chocolat chaud. Compte tenu des tarifs, je vous conseille plutôt de dîner au restaurant gastronomique 1889 dont les prix sensiblement équivalents me semblent plus justifiés.

Une terrasse intérieure est également à votre disposition pour profiter du soleil (ou de votre cigarette) avec une vue sur l’ensemble des bâtiments du manoir principal.

Un autre point fort de l’hôtel est sa piscine couverte et chauffée hyper agréable lorsqu’elle n’est pas assiégée par des enfants (bon, j’avoue ça ne m’est arrivé qu’une fois mais l’expérience était suffisamment traumatisante pour que j’en parle). Des vestiaires avec casiers, douches, serviettes et toilettes ainsi qu’un sauna sont disponibles au sous-sol. Des transats accueillants encadrent la piscine. Entourée de baies vitrées, elle offre une vue sur le parc ainsi que sur la cour intérieure. On y resterait bien des heures…img_4193

L’hôtel propose également toute une gamme de soins dans son spa situé dans l’aile opposée. Mylène et Emilie vous accueillent dans des cabines ultra zen aux lumières bleutées et apaisantes. Elles vous installent sur des tables moelleuses (et chauffantes !!!) pour abandonner toutes vos tensions sous leurs doigts experts. Que vous optiez pour un massage ou un soin, vous ressortirez complètement ressourcés pour profiter pleinement de votre séjour. Et pour ne rien gâcher, elles sont tout simplement adorables.

Le restaurant 1889 occupe l’aile juste en face de l’accueil. Il propose un menu et une carte gastronomiques alléchants. Le rapport qualité/prix du menu est vraiment intéressant. Le matin, on y sert un petit déjeuner sous forme de buffet particulièrement appétissant. Crêpes, viennoiseries, brioches, fruits frais et secs, fromages affinés, oeufs sous diverses formes, saumon, charcuterie, céréales, jus de fruits frais… Il faudrait être très difficile pour ne pas y trouver son compte ! Le service est pro et discret tout en étant sympathique, et pour les amis des bêtes, sachez que les chiens sont les bienvenus même au restaurant ! A noter également pour les intolérants que le restaurant propose du pain sans gluten (oui, il y a de quoi tomber amoureux !).

Last but not least, les chambres ! Plusieurs options s’offrent à vous selon votre budget. sachez aussi que des offres sont proposées tout au long de l’année. Nous avons testé une chambre Jardin (30 m2 en rez de jardin avec une petite terrasse privée), mais également une chambre Manoir (30 m2 de douceur en étage dans les manoirs annexes), et top du top, une suite communicante (90 m2 sur le parc) avec salon privé donnant sur deux chambres, une à l’étage, l’autre au rez de chaussée, avec chacune sa salle de bains, sa douche, son dressing et une terrasse privée pour l’ensemble. Quelle que soit l’option choisie, les chambres sont de véritables cocons, la literie est l’une des plus confortable qu’il m’ait été donné de tester et les salles de bains sont tops, avec peignoirs et petits chaussons !

Bon vous l’aurez compris, le luxe a un prix, mais il faut parfois savoir se faire plaisir dans la vie ! Comptez environ 175 euros la nuit pour une chambre Manoir, mais selon les périodes on peut trouver des offres moins chères, notamment sur les sites de réservation en ligne. Plus d’excuses, vous savez maintenant où aller pour décompresser en amoureux à environ deux heures de la capitale.

Plus d’informations ici.

Portrait : la passion du chien

Cet article est le premier d’une nouvelle section que j’ai décidé d’appeler « Passions ». J’y dresserai une série de portraits de personnes passionnées, quel que soit l’objet de cette passion !

Commençons par le portrait d’Aurélie, amoureuse des chiens depuis l’enfance, qui a décidé de changer de carrière pour se consacrer à sa passion en créant sa propre entreprise d’éducation et de promenades canines : Une vie au poil.

Aurélie vient me chercher dans sa camionnette blanche déjà prise d’assaut par la petite troupe du mercredi ! Nous partons pour une balade de plus d’une heure dans le bois de Vincennes.

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Les toutous sont bien harnachés et chacun porte un collier fluo où figure le numéro de téléphone d’Aurélie.

Dans la voiture, nous entamons la discussion, et je lui demande de me raconter son parcours et ce qui l’a motivée à travailler avec les chiens.

Aurélie m’explique qu’après avoir travaillé plusieurs années comme infographiste, elle s’est d’abord lancée dans la photographie animalière (et même le cinéma !). Avec sa chienne « Pixelle » avec laquelle elle a développé une relation exceptionnelle, elle a commencé à fréquenter les clubs d’éducation et d’agility dans lesquels elle s’est de plus en plus investie jusqu’à devenir bénévole et entamer diverses formations d’éducateur canin. Réalisant qu’elle s’épanouissait pleinement auprès des chiens (et de leurs maîtres), et qu’elle avait du mal à supporter les lourdeurs hiérarchiques de son ancien métier, elle a pris la décision de s’installer à son compte et de proposer des services d’éducation, de promenades, et de photos animalières.

Si vous êtes adeptes des balades dans les bois de Vincennes et de Boulogne, vous avez probablement déjà croisé des promeneurs entourés de leur meute, et sans doute faites-vous partie des personnes que cette activité intrigue. Dans cette profession comme dans toutes les autres, on rencontre tous les profils et tous les niveaux d’expérience, de l’étudiant qui opte pour un job lui permettant d’arrondir ses fins de mois au professionnel aguerri qui maîtrise les questions d’éducation et de comportement. Et même dans cette dernière catégorie, les méthodes varient grandement d’un éducateur à l’autre, du coercitif au positif. J’interroge Aurélie sur les exigences de cette profession.

Quelles qualités ce métier exige t-il ?

« Tout d’abord il faut aimer les gens, car on ne peut pas exercer en n’aimant que les chiens. Lorsque qu’on est appelé pour des problèmes d’éducation, on rentre dans l’intimité des gens. On va chez eux pour rencontrer leur chien et observer son comportement et on a un peu un rôle de psy. Parfois les gens pensent que tout va bien alors que le chien présente des problèmes comportementaux sérieux pouvant s’aggraver avec le temps, et d’autre fois les gens ont l’impression que leur chien est horrible alors qu’il manque juste d’activités. Le plus dur, c’est de dire aux propriétaires qu’on ne pourra pas les aider, et qu’il vaut mieux placer le chien dans un autre environnement, par exemple lorsque le chien est agressif avec un enfant sans raison, et que la situation se reproduit. Il vaut mieux alors pour le chien comme pour la famille qu’il soit placé chez des personnes sans enfants. »

Ensuite, il faut avoir un bon sens de l’observation, et savoir anticiper les comportements, surtout en promenade avec plusieurs chiens qui s’ébattent en liberté. Avant d’accepter un chien dans sa meute, Aurélie le rencontre toujours pour évaluer son caractère et voir s’il va bien « matcher » avec ses congénères. En balade, elle a des yeux partout, elle scanne en permanence l’environnement et prévient tous les débordements pour éviter que des jeux dégénèrent en bagarre, elle surveille l’arrivée de joggers et de cyclistes et ramène les chiens près d’elle, elle observe de loin les autres chiens qui s’approchent et leur attitude (comme celle de leur maître). La pire crainte : perdre un chien ! C’est pourquoi elle compte et recompte sa petite troupe en permanence.

Enfin, c’est indispensable, une bonne formation. Aurélie, quant à elle, en a suivi plusieurs car elle estime qu’il est important de connaître différentes méthodes pour se constituer une « boîte à outils » dans laquelle puiser en fonction du chien, car tous les chiens réagissent différemment aux stimulations extérieures. Adepte de la méthode positive, elle travaille toujours dans la douceur et le respect du chien sans pour autant sombrer dans un angélisme qui pourrait être contre-productif. « C’est ça qui est vraiment intéressant, se creuser la tête pour savoir ce qui va le mieux fonctionner avec tel ou tel chien. Pourquoi utiliser des méthodes violentes quand on peut obtenir exactement le même résultat avec des techniques positives ?« . Preuve en est avec Igor, un magnifique Boxer malheureusement sourd de naissance avec lequel elle a dû trouver de nouvelles méthodes pour travailler le rappel.

Mais pourquoi faire promener son chien en meute ?

« Le chien est un animal social. Ce n’est pas comme un chat qui peut rester seul toute la journée (même s’il s’ennuie). Le chien a besoin d’être en contact avec ses congénères ; c’est comme nous, si on reste seul toute la journée sans jamais voir personne, même dans un jardin, on finit par devenir fou. Je préfère voir un chien dans un 20m2 qui est sorti régulièrement et confronté à diverses expériences plutôt qu’un chien dans un grand jardin qui ne rencontre jamais personne. En balade, les chiens jouent, reniflent, explorent, ils se fatiguent physiquement et intellectuellement et j’en profite pour faire un peu d’éducation, notamment sur le rappel, le stop, et éviter qu’ils montent trop en excitation tout en jouant librement. » Au bois, les chiens croisent des joggers, des cyclistes, des chevaux, des enfants, des oiseaux etc. Cela les stimule et leur apprend à gérer la nouveauté, comme la fois ou Aurélie a croisé des personnes en fauteuil roulant. Certains chiens qui n’en avaient jamais vu ont eu peur de ces grosses masses roulantes et se sont mis à aboyer. Imaginez la gêne si cela c’était passé dans la rue… difficile d’expliquer que le chien a juste peur et que ce n’est pas un tueur sanguinaire allergique aux personnes handicapées !

Comment choisir un bon promeneur ?

« Il faut d’abord vérifier sa formation. Idéalement, il faudrait qu’il soit également éducateur. Ensuite, il faut le rencontrer. Si c’est possible, assistez à une promenade pour voir comment il gère les chiens et si cela vous convient. Sinon qu’il vienne voir le chien avant la première balade. Demandez combien de temps le chien reste dans la voiture et combien de temps dure vraiment la promenade. Certains promeneurs gardent les chiens plusieurs heures dans leur voiture pour une promenade d’une demi heure à peine. Un professionnel vous proposera un contrat et aura des assurances, c’est toujours rassurant. »

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Distribution de friandises !

Si on est coincé à la maison, comment occuper son chien ?

« On néglige souvent l’activité intellectuelle, qui fatigue beaucoup plus que l’activité physique. On peut cacher des jouets ou des friandises et les faire chercher par son chien. On peut fourrer un jouet (type Kong) avec quelque chose d’appétent et le mettre au congélateur pour occuper le chien plus longtemps. On peut aussi lui apprendre des tours (donne la patte, roule, etc.)  » qui le feront travailler tout en passant un bon moment avec vous. Il y a plein de vidéos sur le net qui montre comment procéder pas à pas.

Notre balade arrive à son terme, et je n’ai pas vu le temps passer. Outre le plaisir d’être entouré de chiens qui ont l’air de s’éclater, la promenade sous les couleurs de l’automne est hyper ressourçante. Malheureusement il est déjà l’heure de rentrer !

Si vous avez un poilu à la maison, j’espère que cet article vous aura donné envie de tenter l’expérience !

Vous pouvez retrouver Aurélie sur Facebook et sur le web !

 

Roadtrip en Alsace – Part 2

Château du Haut-Koenigsbourg

Pour cette deuxième journée en Alsace nous prenons la route pour une visite que j’attends avec impatience : le célèbre château du Haut-Koenigsbourg. Je l’appellerai HK dans la suite de cet article pour plus de commodité (et par paresse). Le HK, c’est un peu le château qui nourrit tous vos rêves de gosse, qu’ils soient romantiques à la belle au bois dormant, inquiétants et peuplés de fantômes, ou le théâtre de combats épiques.

Depuis Turckheim, la route est purement enchanteresse. On longe les vignes pour s’enfoncer dans la forêt après avoir traversé de ravissants villages. Le soleil est joueur et la forêt dense, on risque l’aveuglement à chaque virage, mais le trajet est jouissif. (D’ailleurs, pour ceux qui aiment conduire, le Ballon des Vosges recèle des trésors naturels et les routes sinueuses procurent un vrai plaisir de conduite, alternant paysages de campagne, de montagne, vignobles et villages hyper pittoresques.)

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La dimension majestueuse du HK a inspiré de nombreux cinéastes (notamment Peter Jackson pour dessiner la citadelle de Minas Tirith du Seigneur des anneaux). Edifié au 12 ème siècle puis partiellement détruit en 1462, le château a été entièrement restauré au début du 20 ème siècle par Guillaume II de Hohenzollern. Aujourd’hui il offre une vision remarquable de ce que pouvait être une forteresse de montagne à la fin du Moyen Age. Vous y découvrirez une splendide décoration intérieure d’inspiration médiévale ainsi qu’une impressionnante collection d’armes et de meubles. Pour finir en beauté, le panorama sur la plaine d’Alsace (qu’il domine à 700 mètres d’altitude), les Vosges et la Forêt-Noire est juste sensationnel.

Forcément, les touristes sont légion, alors allez-y le plus tôt possible pour en profiter pleinement et avoir une chance de vous garer si vous ne prenez pas la navette !

Ribeauvillé

Datant du Moyen Age, cette citée située aux pieds du massif du Taennchel est dominée par trois châteaux dont les ruines sont accessibles par un sentier de randonnée. Des restes de ses fortifications médiévales sont encore visibles, notamment une partie de ses remparts et certaines de ses tours défensives. Comme dans la plupart des villages de la région, les maisons pittoresques sont abondamment fleuries et les vieilles rues jalonnées de places ornées de jolies fontaines. Vous y trouverez également de petites boutiques et de nombreux restaurants (très touristiques malheureusement). Flânez dans ses ruelles et laissez-vous séduire par son charme incontestable !

 

Manger : Nous avons préféré demander conseil à une commerçante pour éviter les mauvaises surprises et on nous a conseillé l’Auberge Au Zahnacker, que j’avais repérée sur la route vers le HK. Située à l’entrée de la ville, sa façade typique et la terrasse ombragée que je devinais m’avaient donné envie de tenter l’expérience. Autant vous prévenir tout de suite, si vous êtes pressés, passez votre chemin. Le service est correct mais d’une lenteur incroyable. Je suis sans doute mal habituée en tant que parisienne… En général le service est exécrable mais rapide. Ici il faut faire preuve de patience, même pour recevoir ses boissons. Mais comme le temps est magnifique et qu’après tout je suis en vacances bien installée sous la glycine d’une jolie terrasse, je peux me permettre de rester zen. La carte est alléchante et les plats proposés, même s’il restent typiques pour la plupart, ont l’air plus lights et plus fins que les jours précédents. Pour remettre mon foie des excès de charcuterie et de choux de la veille, je commande exotique : un émietté de tourteau à l’avocat pomelos et mangue, jus de colombo ainsi qu’un wok de légumes. Mon homme reste quant à lui dans le tradi avec une tarte à l’oignon et des rognons à l’alsacienne. Rien à redire sur la présentation ni la qualité des mets. Les tarifs sont quant à eux légèrement supérieurs aux restaurants précédents si l’on reste dans les plats typiquement alsaciens, bien plus élevés si vous optez pour l’escalope de riz de veau, le tournedos ou la poitrine de pigeon, qui avoisinent les 30 euros. Dans notre cas l’attente valait le coup (contrairement à d’autres tables qui sont parties, presque ulcérées, avant de recevoir leur dessert). D’après les commentaires que j’ai pu lire sur le web, cette attente interminable est loin d’être exceptionnelle. A vous de voir !

Auberge Au Zahnacker

8 Avenue du Général de Gaulle
68150 RIBEAUVILLE

NaturOparC (Centre de réintroduction des loutres et cigognes) d’Hunawihr

Je dois avouer que j’ai un gros problème avec les loutres, elles me font complètement craquer et je reste souvent hypnotisée devant les reportages animaliers qui les concernent. Comme je ne peux pas en avoir une dans ma baignoire, quand j’ai appris qu’il existait un centre de réintroduction des loutres juste à côté de Ribeauvillé, j’ai régressé d’une trentaine d’années et ai passé la matinée à tirer sur la manche de mon homme en lui serinant « on va voir les loutres ? » toutes les trente minutes…

Originellement destiné à sauver les cigognes, le centre a au fil des ans élargi sa mission pour créer de nouveaux espaces destinés aux loutres, aux oiseaux et aux grands hamsters, ajoutant également des aquariums et un spectacle mettant en scène les techniques de pêches de divers oiseaux, de manchots et même d’une otarie. Cela change des spectacles traditionnels à base de tours et, au milieu des enfants en nombre, j’y ai trouvé un certain intérêt. Le plus chouette selon moi reste l’observation des loutres qu’on peut également apercevoir sous l’eau. Il est aussi assez déconcertant de se balader au milieu des cigognes en liberté. Le parc est très bien agencé et très plaisant. Une bonne activité pour les enfants ou les adultes régressifs !

NaturOparC – Parc des cigognes et des loutres

Route de Ribeauvillé
68150  Hunawihr

Speakeasy sous la lune

Speakeasy bien connu des amateurs, le Moonshiner se cache derrière les anciennes portes frigorifiques de la pizzeria Da Vito rue Sedaine. Pour ceux qui l’ignorent, le nom « speakeasy » date de la période de prohibition américaine, lors de laquelle les patrons de bars demandaient à leur clientèle de « parler doucement » quand ils commandaient des breuvages alcoolisés illégaux afin de ne pas attirer l’attention des autorités.

Le Moonshiner reprend donc les codes de l’époque dans sa décoration et son ambiance générale. Eclairage tamisé, joli carrelage, déco inspirée années 20, fumoir (fort appréciable quand on est en groupe).

Les tables sont rares et le service se fait exclusivement au bar, il est donc conseillé d’arriver tôt ou de venir en semaine si vous voulez profiter du canapé pour siroter vos boissons dans la détente et ne pas être condamné à passer la soirée debout en mode collé-serré.

Encore une fois, ce n’est pas le genre d’endroit où l’on va boire une bière (même s’il y en à la carte). Ici on fait du cocktail et on le fait plutôt bien ! La carte est fournie et propose de nombreuses créations originales dans une gamme de prix allant de 10 à 15 euros (tout à fait dans la moyenne parisienne en somme). Comme j’y suis allée avec ma petite bande de nénettes, j’ai pu goûter une grande partie des cocktails « création » (j’avoue que je suis rentrée un peu pompette) aux noms alléchants et pleins de promesses. Promesses tenues pour la plupart, avec un coup de coeur pour le Lover’s last sip à base de gin Beefeater, Lillet blanc infusé à la fraise, Rinquinquin et basilic frais (son souvenir me met l’eau à la bouche).  Petit détail mais qui a son importance, les verres au style art déco sont magnifiques et mettent vraiment en valeur les cocktails qui peuvent ainsi se permettre de rester sobre…eux…

Et si la faim se fait ressentir, repassez juste la porte de la chambre froide pour profiter des pizzas de Da Vito, qui dans mes souvenirs étaient plutôt très correctes.

Si vous recherchez un peu de dépaysement, de bons cocktails originaux et que vous ne craignez pas les ambiances parisiennes « crowded », le Moonshiner est pour vous !

Moonshiner, 5, rue Sedaine, 75011 Paris

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Derrière la porte rouge

Mais qu’y a-t-il derrière cette petite porte rouge de la rue Charlot qui peut passer inaperçue au premier regard ? Un des meilleurs bars à cocktails de Paris, bien connu des amateurs du genre.

Au premier abord il peut toujours sembler intimidant de pénétrer dans ce type de lieu à l’ambiance feutrée et quelque peu dispendieux, mais dans ce cas précis, l’expérience en vaut la peine. N’y allez pas pour boire du vin, grignoter ou commander un mojito (d’après mon expérience c’est l’insulte ultime pour les bartenders), mais laissez-vous plutôt porter par ce que vous inspire la carte et perdez vos repères.

La carte…parlons-en ! Elle se présente comme un mini livre d’art. Chaque cocktail est interprété et mis en images par un artiste sur une page, et sa composition se révèle uniquement si vous trichez en tirant sur une petite languette latérale. Il s’agit uniquement de créations originales qui portent chacune un numéro et associent des alcools et ingrédients qui m’étaient pour la plupart inconnus. Il a donc fallu se baser sur ce que m’évoquaient les oeuvres et imaginer, justement, ce que pouvaient donner de tels mélanges. J’ai tenté d’oublier mes goûts et de me lancer dans cette aventure presque sensuelle (oui.. bon… je vous l’accorde… il y a plus risqué dans la vie) et j’ai vraiment passé un moment spécial, une expérience gustative d’une grande finesse.

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L’ambiance est donc feutrée, les lumières tamisées, la langue anglaise, la clientèle typique du marais et/ou étrangère, la musique douce, le sofa confortable, le service agréable, les prix élevés. Mais soyons honnêtes, à ce niveau là, on n’attend pas l’happy hour ou la vodka Redbull. La qualité, la créativité et la maîtrise ont un prix, le goût aussi !

Poussez donc la porte du Little Red Door et tentez l’expérience !

Little Red Door 60 rue Charlot75003 Paris

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Site web

Roadtrip en Alsace – Part 1

On a parfois besoin de se mettre un peu au vert, de poser son regard sur de jolis paysages sauvages et denses, de s’inspirer d’une belle architecture et de goûter au plaisir de vivre sans culpabilité. En somme, de lâcher un peu prise et de céder à pas mal de tentations en multipliant les écarts caloriques et alcoolisés ! Pour ce faire, je vous propose un petit voyage en Alsace avec des adresses testées et approuvées par moi-même.

L’Alsace, c’est un peu une mine de villages tous plus charmants les uns que les autres. Autant de mignonnerie pourrait sembler suspecte si les meutes de touristes n’étaient pas là pour nous ramener par moments à la réalité. Un conseil donc, visitez tôt ou tard et si possible en dehors des périodes de vacances scolaires. N’exagérons rien, ce n’est pas non plus la Côte d’Azur, mais les petites rues fleuries et romantiques peuvent facilement perdre de leur charme lorsque vous piétinez derrière un groupe de séniors en villégiature.

Turckheim

Arriver à Turkheim la nuit est une expérience presque magique. Nous sommes alors au coeur de l’été et je n’ose imaginer ce que cela doit être pendant les fêtes de Noël… purement féérique. Petites rues pavés, anciennes enceintes avec plusieurs « portes » donnant accès à la ville, bâtiments colorés et fleuris à colombages… Un condensé de tout ce qu’on imagine de l’Alsace. Sa situation stratégique (proche de Colmar, d’une foule de villages enchanteurs, du château du Haut-Koenigsbourg, et au coeur de la route des vins) en fait le lieu idéal pour rayonner dans la région en voiture sans avaler trop de kilomètres chaque jour.

Dormir : Nous décidons de loger à l’hôtel des Deux Clefs. A vrai dire, j’hésite presque à parler de cet hôtel, parce que j’en suis tombée amoureuse. Un charme fou, beaucoup de goût, de la tradition alliée à du zen, bref… tout ce que j’aime. La bâtisse en elle-même est superbe (je vous passe l’historique), abondamment fleurie comme la plupart des édifices locaux, et il y règne une atmosphère particulière. La décoration est délicate et douillette, des objets invitant au voyage et à la détente y foisonnent. On flotte dans une ambiance quasi coloniale mais dans un décor alsacien. Ce mix original est savamment dosé et on se laisse facilement tenter par un verre ou une tisane (quand on a bu trop de Gewurztraminer) dans le canapé accueillant devant une partie d’échecs. Notre chambre était bien plus typique, avec vue sur la petite place derrière de ravissants vitraux (il me semble qu’on appelle ça des culs de bouteille). Le petit-déjeuner est servi sous forme de buffet varié et particulièrement avenant (un délicieux kouglof notamment) dans une salle richement décorée et assez cossue. L’été on profite de la terrasse ombragée avec les chats et chiens de l’hôtel qui lézardent à nos pieds. L’hôtel propose aussi des massages prodigués par un naturopathe qui est également praticien de shiatsu. Bon, vous l’avez compris, c’est un bon plan, et les tarifs me paraissent tout à fait corrects.

 

Manger : Restaurant de la Tour. Ce restaurant (que je qualifierais plutôt de brasserie) est situé sur la place de la République, juste à côté de la porte de France qui date en partie de 1330. Il propose des tartes flambées, des gratins et des plats régionaux copieux à des tarifs corrects. La carte est sans doute un peu trop fournie à mon goût (mais pourquoi proposer des burgers ?). La Tour a surtout le mérite de profiter d’une très grande terrasse particulièrement agréable en été et de servir un peu plus tard que ses concurrents. Car il faut l’avouer, Turckheim n’est pas réputée pour sa vie nocturne trépidante, alors mieux vaut ne pas trop tarder quand la faim se fait sentir. Pour ma première soirée j’ai évidemment cédé à l’appel de la choucroute qui était vraiment bien garnie et très savoureuse !

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Manger : Le Caveau du vigneron. Situé dans une petite maison typique, ce restaurant propose une mini terrasse de quelques tables ainsi qu’une jolie cave voutée, comme son nom l’indique. La carte est beaucoup plus réduite que celle de la Tour ce qui a tendance à m’inspirer davantage confiance. La cuisine est traditionnelle et « maison », le service très aimable, la carte des vins appétissante. On vous offre en sus une sorte de carte de réduction pour faire des emplettes chez le caviste Baur tout proche. Attention tout de même car la dernière prise de commande se fait à 20H30. Vu la capacité d’accueil du restaurant, mieux vaut réserver. Lors de nos deux dîners nous avons testé le dos de sandre sauce riesling sur choucroute, le suprême de pintade sauce morilles, le jarret de porc sauce munster et spaetzles maison, la choucroute, ainsi que le sorbet mirabelle à l’eau de vie de mirabelle (qui nous a achevés après une journée de marche et de visites). La cuisine est bonne, pas exceptionnelle mais tout à fait honnête et réconfortante, les portions sont copieuses comme toujours en Alsace. Le Gewurztraminer de François Baur vaut le détour (profitez du bon de réduction pour visiter la cave). Comptez environ 16-18 euros pour un plat et 7 euros pour un dessert.

Après votre dîner, à 22h pile, vous pouvez participer à la ronde du veilleur de nuit (le dernier d’Alsace) en costume d’époque qui vous accueille devant l’église et ponctue son itinéraire d’anecdotes (et de son chant alsacien). Cette « animation » n’est proposée que pendant les fêtes et la saison touristique.

Eguisheim

Eguisheim a été élu village préféré des français en 2013 et fait partie des plus beaux villages de France depuis 2003. Village viticole, ses rues pavées et ses maisons à colombages sont un pur enchantement. L’église paroissiale est tout simplement superbe et arbore une porte en bois majestueuse. Malheureusement victime de son succès, le village est assiégé par les touristes. Je vous conseille d’y aller tôt le matin ou en dehors de la saison touristique pour réellement en profiter, parce qu’il serait dommage de passer à côté.

 

 

Château du Hohlandsbourg

Il est midi, les touristes envahissent Eguishiem et nous poussent à fuir, alors nous prenons la route de la forêt de Wintsenheim en direction du château du Hohldansbourg. Le trajet en lui seul est déjà hyper ressourçant avec ses lacets qui creusent la forêt verdoyante pour atteindre 620 mètres d’altitude. Nous nous arrêtons aux pieds de la route conduisant au château qui est inaccessible en voiture, et arrivés en haut nous sommes saisis par une vue à 360° à couper le souffle sur la Plaine d’Alsace et la Forêt Noire.

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Bon, je ne vous mens pas non ?

Le château, qui date de 1279, est également magnifique. Il s’agit d’une ancienne forteresse édifiée pour veiller sur la ville impériale de Colmar ainsi que sur les frontières ouest de l’Autriche. Aujourd’hui il abrite un petit musée, qui n’a pas réussi à éveiller mon intérêt je l’avoue. La visite vaut vraiment le coup pour le panorama exceptionnel et les vieilles pierres. L’été des animations sont proposées aux enfants ainsi que des banquets médiévaux. Un restaurant vous accueille également mais ne vous attendez pas à de la haute gastronomie. Ca dépanne et c’est déjà pas mal. A noter que le château est fermé pendant la période hivernale. Il rouvre début avril.

 

 

Colmar

Je ne vais pas trop parler de Colmar car il s’agit d’une ville beaucoup plus importante et bien documentée. Simplement, allez faire un tour dans la petite Venise, qui est l’un des secteurs traditionnels moyenâgeux les mieux préservés d’Alsace. Une véritable explosion de couleurs et de fleurs ! Vous pouvez en profiter soit pour faire une balade en barque traditionnelle sur la Lauch soit pour arpenter tout le centre historique, ça vaut vraiment le coup ! Et si vous avez besoin de faire un peu de shopping ou de boire un verre dans l’animation, vous êtes au bon endroit.